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Qui va à la chasse perd sa place

Flo Arnold
    floarnoldartiste@gmail.com
    MA20300 CASABLANCA / 71850 CHARNAY-LÈS-MÂCON
    site

Flo Arnold, qui partage son temps entre la Bourgogne et le Maroc, se déclare citoyenne du monde. Ses installations urbaines, intitulées No Boundaries, témoignent de ce nomadisme existentiel. Elles sont fabriquées en papier hydrofuge blanc et parfois accompagnées de lumières et/ou de sons. Le matériau suggère l’éphémère et la fragilité, mais aussi une forme d’évanescence soulignée par leur apparente lévitation, comme des nuages, en dehors de tout ancrage matériel.
     Quand elles sont présentées verticalement, elles deviennent Être ici ou Coexist, et ont un caractère plus organique qui renvoie au spectateur l’image d’un corps, le sien peut-être, dans une situation où le spirituel, détaché des contingences terrestres, s’affranchit de sa matérialité. Les nuages insaisissables deviennent corps tourmentés que l’on a envie de toucher, d’étreindre, même si leur aspect n’a rien d’anthropomorphe. Tout au plus y verra-t-on l’évocation de bourrelets d’une chair contrainte par des attaches…
     Dans l’installation Qui va à la chasse perd sa place, l’enracinement dans la réalité matérielle est plus évident, car le piètement de la chaise repose sur le sol. La structure blanche qui y est installée renvoie nécessairement à un corps humain. Il est déstructuré, un peu à la manière dont Picasso, en 1914, décomposa et recomposa son célèbre Verre d’absinthe.
     Dans tous les cas, le travail de Flo Arnold nous donne une vision simultanément actuelle et métaphorique de l’espace et de la condition humaine. Le spectateur est en permanence balloté entre une volonté de distanciation de la part de l’artiste et une pulsion d’identification avec ses productions. C’est ce va-et-vient incessant entre matériel et spirituel, entre organique et inanimé, entre présence et fugacité qui donne à ces œuvres toute leur résonance. Selon le propos de l’artiste, « elles ont un territoire convergent, l’univers. »

LD