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LANCI, Max.jpg

Saint Ken, 2007-2015
poupée Barbie, cheveux, paraffine, bois, cordelette teintée, épines de rosier et métal, hauteur 47 cm (178 cm avec son socle de bois et de béton armé)

LANCI, Max
    maxlanci@free.fr
    78580 MAULE
    site

Chez Max Lanci, la nature est un fait, une réalité donnée, avérée, un point de départ factuel, initiateur d’expérimentations, de manipulations et de transformations potentielles – de corrections aurait dit Voltaire –, mais qui constitue le matériau originel de sa démarche. Malgré des penchants anarchisants et contestataires, l’artiste ne remet pas en cause ce primat. En cela, il rejoint la position du géographe et anarchiste Élisée Reclus pour qui « L’Homme est la nature prenant conscience d’elle-même. »
     La vision que Max Lanci nous donne de la nature est souvent proche de celle exprimée par Novalis : « La nature est une ville magique pétrifiée. » Si le processus de pétrification est évident dans certaines de ses œuvres, il s’agit, dans d’autres, d’une sorte de zoomorphisation, les végétaux prenant l’aspect d’ossements ou de fragments d’animaux. Il y a donc, chez cet artiste, un incessant va-et-vient, du vivant vers l’inanimé et de l’inanimé vers le vivant. Soumission de la nature, puis domination y alternent, renvoyant au propos de Francis Bacon : « La nature, pour être commandée, doit être obéie. »
     Une forme de domination physique est l’enfermement, la mise en réclusion. C’est le rôle que joue, chez Max Lanci, la paraffine dans laquelle s’engluent des éléments naturels – charbon, bois, cheveux, papier hygiénique… – ou manufacturés – fragments de poupées en matière plastique, objets domestiques… – qui y demeurent définitivement et éternellement figés dans un rôle qui n’est pas le leur. Décalage, détournement, recyclage qui leur donne une seconde vie, qui la prolonge dans un statut révélant une nouvelle nature, initialement latente, cachée.
     Pour macparis automne 2018, Max Lanci a conçu une installation suspendue dont les motifs proviennent des fresques au plafond du Palazzo Vecchio de Florence.

LD