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HERZOG, Sylvie.jpg

Épouvantable, 2016
peinture acrylique sur toile de lin, 91 x 65 cm

HERZOG, Sylvie
    ateliersylvieherzog@gmail.com
    68200 MULHOUSE
    site

Au premier abord, les toiles de Sylvie Herzog ont quelque chose de séduisant, de drôle. On y voit des figurines de héros bien connus ou des objets communs, tels cet épouvantail à moineaux ou ce godillot isolé, nappés d’un coulis noir, rouge ou orange – réglisse, sauce tomate ou glacis de pâtisserie – qui les laisse souvent indifférents. Il y a, dans ces images, une forme de sensualité gourmande, de plaisir presque sadique de salir ces idoles plus ou moins consentantes, à tout le moins incapables de réagir… Une forme de régression vers le stade anal…
     Il n’en est rien, cependant. Très vite le regardeur est poussé à lire ces toiles autrement. Le noir ne serait-il pas le goudron d’une immense marée noire, le rouge le sang de victimes humaines ou animales, l’orange la coulée d’un pesticide ou d’un défoliant ? D’ailleurs, la série s’intitule Jeux de guerre. Le doute n’est plus permis… Les peintures de Sylvie Herzog sont donc militantes. Elles dénoncent le triste monde que notre lâcheté ou notre indifférence est en train de léguer à nos enfants. Il y est donc question de pollution, de toxicité, de censure, de lobbies, de sang versé…
     L’artiste pose clairement la question : ces héros enlisés dans la peinture seraient susceptibles de nous délivrer de ce monde ? La réponse est sans appel : non, ils sont prisonniers de notre société… C’est donc à nous, et non pas à des tiers, aussi célèbres ou connus soient-ils, de prendre en charge le problème et de lui apporter son indispensable solution. Une question de vie ou de mort…

LD