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JANNOT, Marion.jpg

Mille et une nuits, 2018
encre sur papier, 30 x 24 cm

JANNOT, Marion
    marionj@hotmail.com
    75017 PARIS
    site

Marion Jannot dessine. On ne peut oublier sa série Dissolutions, réalisée sur la thématique du séchoir à linge, déconstruit et reconstruit, comme autant de variations musicales sur un thème initial, quotidien et familier, mais qui, par le seul recours à des traits incisifs s’entrecroisant, domestiquent, animent et peuplent la béance de la feuille blanche. Le dessin donne une forme au vide, aurait pu dire Braque. Plus tard, dans la série Claustrations, elle met en scène des clenches de porte, isolées ou superposées dans des positions successives, comme dans un chrono-photogramme ou à la manière dont certains bédéistes figurent le mouvement dans leurs vignettes. Le dessin prend ici une nouvelle dimension. La question demeure de savoir à quel espace donnent accès les portes invisibles portant ces clenches si présentes. Probablement celui d’un vide qui ne peut exister.
     Plus récemment, Marion Jannot s’est intéressée à la végétation, dans la descendance de Matisse, mais aussi de certaines feuilles peu connues d’Ellworth Kelly. La notion de prolifération y est latente. On pense à un réseau de fractales dont le développement est régi par une nécessité au-delà du vouloir et du contrôle de l’artiste, laquelle déclarait déjà, dès sa sortie de l’École des Beaux-Arts : Les formes ne se constituent pas par injonction, mais plutôt par une sorte d’analogie sensible. La composition n’est pas pensée a priori, mais s’effectue dans l’intuition des rapports des formes avec les bords et des formes entre elles. Ces rapports créent un jeu, une distance, qui libèrent un espace o ù les formes se répondent, s’assemblent, se désagrègent ou s’épuisent.

LD