Travailleuse, 2022 cordelette crochetée, verre, bois, miroir, 105 x 55 x 35 cm BOSSER, Gaëlle bosser.gaelle@orange.fr 45340 ÉGRY site Gaëlle Bosser récuse la dénomination de plasticienne et se dit artiste. Elle déclare : « Mon médium est la sensation. Je procède par assemblages. La diversité des matériaux – textiles, bois, verre, objets improbables détournés de leur usage ordinaire – caractérise ma pratique. Je laisse le corps et les lieux parler. La pensée peut s’absorber dans la soie, les fils, les écheveaux, les branches, les galets, les bribes d’Histoire de l’Art qui remontent à la surface. J’attends que resurgissent, des étoffes, des os, des muscles, du jardin, de la forêt, de la plage, le souvenir de mythologies intimes. » Son processus s’appuie sur des assemblages, des greffes, des boutures et des accumulations d’objets qui, pas plus que la machine à coudre et le parapluie sur une table de dissection de Lautréamont, n’auraient la moindre chance de se rencontrer dans la vraie vie. Ses compositions, ni abstraites ni figuratives, font souvent allusion au corps et à ses organes internes. L’artiste se laisse guider par les matériaux qu’elle a collectés, lesquels suggèrent des images à sa conscience, sans le moindre rapport avec leurs usages initiaux. C’est une forme d’intériorité, très fantasmée, qui finit par s’imposer à travers la combinaison d’un riche imaginaire personnel, nourri d’une connaissance approfondie de l’Histoire de l’art, et d’objets délaissés qui, eux aussi, portent un passé et des récits latents qu’elle tente de faire ressurgir. Le fréquent recours au textile ne catégorise cependant pas ses œuvres dans la rubrique des travaux de dames, pas plus que ceux de Louise Bourgeois, un de ses modèles revendiqués. Leur hybridité leur confère un caractère universel dans lequel chaque regardeur – homme ou femme, jeune ou vieux – pourra projeter son acquis personnel et développer une narration qui lui est propre.
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