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La papesse Jeanne, 2022
huile sur bois, 114 x 324 cm

BOUTARD, Ferdinand
    ferdi@ferdiferdi.com
    75008 PARIS
    site

Professionnel du cinéma d’animation, Ferdinand Boutard est entré en peinture comme on entre en religion. Grand admirateur des peintres classiques, notamment du Caravage, de Velázquez, Vermeer, Egon Schiele et Norman Rockwell, il a conservé de ces modèles anciens la pratique, désormais désuète, de la peinture à l’huile sur panneau de bois. Sa gageure est de remettre un certain classicisme au goût du jour en réconciliant humour, rigueur et perfection technique. On se souvient de ses relectures des classiques actualisés à la mode de notre temps (la Buveuse d’absinthe de Degas consultant son ordinateur portable), de la vision de jeunes femmes faisant un arrêt-pipi, de nuit, en bordure de route, dans le faisceau lumineux des phares de leur voiture, ou de la relecture contemporaine de l’aventure du Petit chaperon rouge de Charles Perrault, transposée dans le contexte d’une banlieue de grande métropole, hantée par l’insécurité.
     Dans son monument le plus récent, La papesse Jeanne, un panneau en deux parties de plus de trois mètres de largeur, il relit la légende de cette mystificatrice du IXe siècle, arrivée sur le trône pontifical bien que femme et dont l’imposture n’aurait été révélée que quand elle aurait accouché en public lors d’une procession de la Fête-Dieu. La foule l’aurait alors lapidée sur place. Ferdinand Boutard décrit la scène, grouillant de personnages aux attitudes les plus diverses, devant la façade quelque peu anamorphosée de l’église Saint-Merry, près du Centre Pompidou, avec des protagonistes vêtus à la mode de la fin du XIXe siècle.

LD